XI
Deen se faisait une idée de plus en plus précise de ce qu’était l’aube. Il commençait même à se dire qu’on pouvait lui trouver du charme. Mais de là à s’en fabriquer une habitude, il y avait un pas qu’il ne franchirait jamais ! Ce matin encore, il prit le relais des plantons alors que le jour s’insinuait à peine entre les cimes des immeubles. C’était son cinquième soleil levant d’affilée, et le quatrième dans ce meublé pourri. C’était aussi le premier où il savait ne plus rien avoir à extraire de l’ordinateur et des banques de données, donc – il se connaissait –, le dernier qu’il assumerait.
Le meublé était au premier étage, exactement en face de l’allée abritant la boîte postale de Milé Dak. Deen scannérisait la boîte deux fois par jour. La dernière fois remontait à quelques heures, juste avant qu’il ne se couche, sans résultat. Or, les plantons le lui avaient affirmé : personne, depuis, n’avait franchi la porte de l’immeuble.
Quelques minutes après leur départ, pourtant, un mobil gris se rangea dans la rue. Quelqu’un en sortit et entra dans l’allée, s’assura qu’il n’était pas observé puis releva la boîte… en extrayant quelque chose qu’il enfourna prestement dans sa combinaison.
Deen abandonna le meublé dans la seconde, gagna le sous-sol pour sauter dans son propre mobil et rattrapa le véhicule gris au moment où il quittait la rue pour rallier les grands boulevards. Deux fois, il tenta de joindre Elyia Nahm, mais son com devait être fermé. Il se rabattit sur Invest :
— Deen Chad.
— Dob. Tu es bien matinal, fils.
— Celui qui remplit la boîte Dak vit dans l’immeuble. Il me faut un topo sur les habitants.
— D’ici une heure, ça va ?
— Okay. Bon, je file un Dett-8 gris immatriculé VAZ42N654T. Vu l’heure et la silhouette, ce pourrait être notre tueur…
— Véhicule volé hier… (Dob ne perdait pas de temps.) Tu veux des renforts, fils ?
Surtout pas ! se retint Deen.
— Existe-t-il un moyen de rallumer un com éteint depuis le Central ? demanda-t-il.
— Qui ?
— Nahm. Je voudrais un canal que le Central ne relaie pas.
Dobber Flak siffla, il n’avait pas besoin d’un dessin.
— Dans une minute, fils.
— Merci.
À cette heure, sans être problématique, la circulation dans Vazel était dense, tant au sol qui grouillait de mobils et de piétons, qu’entre et au-dessus des bâtiments où les agraves filaient presque au ralenti. À la façon dont se déplaçait le mobil gris, Deen déduisit qu’il était conduit manuellement. Lui, pour éviter le repérage, avait confié le sien à l’autopilote, synchronisant le processeur de guidage sur le véhicule suivi. Il rappela Elyia Nahm et, enfin, l’obtint.
— Bon sang ! Ne fermez pas votre com, Elyia !
— Pas pu faire autrement. Je t’expliquerai. Tu as failli me griller.
— Urgence.
Il lui relata les avatars de la boîte postale et du mobil non identifiable, puis lui demanda de le rejoindre en agrave pour prendre le relais.
— Il va falloir que tu patientes un peu.
— Comment ça : patienter ? Mais…
— Écoute, Deen, l’agrave est à l’hôtel, mais moi pas.
— Où êtes-vous ?
— Teb Tower, dans le…
— Je connais, merci. Bon. Apparemment, nous allons quitter la ville. Prenez un cab-mob jusqu’à l’hôtel et rappelez-moi.
Que foutait-elle à Teb Tower, l’immeuble le plus cher du centre-ville ? Deen se força à penser à autre chose dès qu’il envisagea qu’elle avait pu y passer la nuit. Deux cents mètres devant lui, le mobil gris confirma son intuition, empruntant la bretelle qui conduisait aux sorties. Une demi-heure plus tard, elle ne l’avait toujours pas rappelé, et lui fonçait plein sud derrière un bolide que la circulation, de moins en moins dense, avait libéré.
— Elyia, nom de Dieu ! Qu’est-ce que vous fichez ?
Il n’y eut pas de réponse. La filature commençait à battre de l’aile : le mobil gris quittait l’autoroute pour une voie annexe en rase campagne. Dans une minute, Deen allait être seul derrière lui et, si le conducteur n’était pas aveugle, il le repérerait en cinq secondes. Avait-il la plus petite alternative ?
***
Quand le com avait bipé, Elyia achevait de petit-déjeuner, seule. Gass Sevni était heureusement sous la douche. Elle n’avait eu ni le temps de s’effrayer, ni celui de maudire Deen Chad. Son cerveau avait concocté un mensonge avant qu’elle réponde et l’appel forcé de Chad, elle devait le reconnaître, était largement justifié. Pour soigner sa mise en scène, elle quitta Gass sur un simple au revoir, jeté à travers la porte de la salle de bains. D’elle, il ne connaissait que son corps et son prénom : bien assez pour se gâcher la journée ! Ce n’était peut-être pas très délicat mais, comparé à ce qui l’attendait, il s’en remettrait aisément.
Car elle n’en avait pas fini avec lui ! D’autant moins que la fouille, minutieuse, de son appartement ne lui avait pas apporté d’informations nouvelles.
Elle regagna son hôtel en un quart d’heure, se changea en deux minutes et se précipita dans le puits ascensionnel pour rejoindre le parking sur les toits. En s’installant aux commandes de l’agrave, elle se demanda comment Milé Dak avait pu commettre l’erreur d’user de la boîte que connaissait Axid. Quand l’appareil quitta la terrasse de l’hôtel pour s’élancer à pleine puissance vers le sud, elle cherchait aussi à comprendre comment Deen avait pu passer à côté de la question. En trois jours, si le facteur habitait bien l’immeuble surveillé, il avait obligatoirement repéré les plantons d’Invest, et Deen avec eux. Le solo avait été piégé.
— Elyia, nom de Dieu ! Qu’est-ce que vous fichez ?
Elyia ne répondit pas. Elle n’en avait pas besoin : le com de l’inspecteur Chad faisait une magnifique comète rouge sur la carte de l’ordinateur. Il devait progresser à deux cents kilomètres-heure, elle avançait dix fois plus vite. Cinq secondes avant de le repérer visuellement, elle avait déniché ses suiveurs : un agrave presque au ras du sol et un mobil à cinq cents mètres derrière lui. Le thermographe affirmait que le mobil transportait quatre personnes, l’agrave était armé de mitrailleuses sonic et laser. Loin devant, le mobil gris suivi par Chad abritait un extra-humain. Sa silhouette thermique le désignait comme un Lémain.
Bien maquillé, un Lémain pouvait passer pour un humain, et davantage encore pour un Skamite s’il cachait ses yeux énormes, noirs, globuleux et nyctalopes. Bien protégé, il pouvait supporter les températures estivales de Cheur, pour lui un rien trop froides, et s’aventurer dans les meilleures conditions à l’aurore ou au crépuscule. Avec une visière teintée, il pouvait piloter un mobil en plein jour, à condition que le chauffage soit bloqué à fond. Mais la visière altérait ses performances visuelles et la fraîcheur nocturne paralysait sa vivacité naturelle.
Deen supposait juste : le véhicule gris emportait leur tueur, un professionnel qui avait minimisé les risques en privilégiant ses qualités physiologiques mais qui, aujourd’hui, avait dû se faire violence et, par sécurité, s’était fait accompagner d’une arrière-garde de ministre.
L’agrave fileur embusqué derrière Deen était suréquipé de détecteurs en tout genre, il aurait pu abattre le solo n’importe quand. S’il ne le faisait pas, c’était sans doute que Milé Dak exigeait une mort accidentelle ou un interrogatoire en règle. La deuxième option était la meilleure, et elle se justifiait de la présence d’un mandataire d’Ender.
— Papi ? dit Elyia dès qu’elle eut enclenché son com.
— Je suis là, ma fille.
— Il me faut le code-pilote du mobil de Deen. J’ai besoin de lui passer un message et il est sous surveillance audio.
Comme tous les véhicules autopilotés, les mobils étaient suivis de façon permanente par des balises qui enregistraient, analysaient et réémettaient, via satellite, toutes leurs coordonnées. À bord du mobil, un monitor signalait les modifications importantes du trafic, de l’état du véhicule et des voies de circulation risquant de mettre sa sécurité en péril ou de rallonger le trajet. De par la loi galactique, tous les autopilotes étaient protégés par un code anonyme et inviolable interdisant, par exemple, à un opérateur malveillant d’attenter à la sécurité d’un véhicule, ni le constructeur, ni le gestionnaire info ne le connaissaient. Mais, en matière d’anonymat, l’informatique possédait encore de graves lacunes… Dobber Flak en fit une démonstration quasi immédiate en transmettant à Elyia celui de Deen moins de dix secondes après sa demande.
— Il s’en tirera ? s’enquit-il.
— Moi aussi ! répondit-elle sèchement. C’est votre héritier ou quoi ?
— Je peux faire quelque chose ?
— Me dire qui, en dehors de Deen et vous, connaît ma présence et ma mission sur Cheur.
— Toute la direction d’Invest… Avec moi, cela fait sept personnes, plus ma secrétaire-conseil… (Dob n’était pas un imbécile.) Si vous cherchez une brebis galeuse, je ne vois que quatre candidats : Vali, responsable de communication, Ravieri, des achats, ma secrétaire et moi. J’ai le sentiment que vous me faites confiance et, personnellement, j’ai confiance en les trois autres. Vous avez une suggestion ?
— Merci, coupa Elyia.
***
Les deux véhicules entraient dans les contreforts montagneux, le gris glissait toujours aussi vite. Deen était dans une colère noire. Il le resta jusqu’à ce qu’il jette un œil sur son monitor.
Depuis une minute il affichait : « Tueur Lémain devant. Quatre dans mobil derrière. Agrave P.E. au-dessus. Ils veulent t’interroger au calme. Je ne peux pas approcher sans être détectée. Ils attendront la montagne pour t’entraîner hors des routes et agir. J’interviendrai au dernier moment. Serre les fesses. »
— Merde, Elyia ! cracha-t-il dans le com. Qu’est-ce que tu fous ? Plus ça va, plus j’ai les fesses au chaud, moi !
Au fond, c’était amusant de devoir parler de fesses pour accuser réception de l’avertissement. C’était d’ailleurs tout ce que la situation avait de comique.
« Je me suis lamentablement fait berner ! » s’en voulait-il.
Devant, le tueur leva le pied. Le monitor se ralluma : Il y a un chemin forestier au col, à quatre kilomètres sur la droite, qui s’achève sur un lac. Je crois qu’ils te coinceront là. Le mobil derrière se rapproche. L’agrave est juste au-dessus. Je les contourne pour les attendre près du lac… J’espère que tu nages vite en apnée.
Deen ne perdit pas une seconde à se lamenter sur ses piètres performances de nageur. Il appela les cartes de la région sur le monitor et trouva le chemin indiqué par Elyia, qui se terminait brusquement sur un ponton plongeant dans le lac. Juste avant le ponton, la piste faisait un S très pentu et très sec. Le lac, quant à lui, ressemblait plutôt à une rivière large et sinueuse. Il était bordé par la forêt sur toutes ses berges et n’offrait que les arbres en guise d’abri. Et les Lémains ? Etaient-ils de bons nageurs ?
Comme prévu, le mobil gris bifurqua à droite entre les arbres. Deen ralentit pour le suivre dans le chemin. Sa vitesse était tombée si bas que ses suiveurs, mal informés par l’agrave que gênaient les arbres, le rattrapèrent. L’inspecteur Chad fit donc ce que tout bon flic devait faire en pareil cas, il accéléra à fond, immédiatement imité par le second mobil.
La descente arriva brutalement entre deux remparts de rochers. Un virage abrupt à gauche, un autre encore plus juste à droite, et Deen freina à mort. Sa portière était à peine ouverte que les suiveurs le percutaient à pleine vitesse, propulsant son mobil sur le ponton où il heurta violemment le véhicule gris, l’expédiant avec son Lémain dans le lac. Deen s’éjecta un millième de seconde avant le deuxième choc, et s’affala lourdement de l’autre côté du ponton, sur une plage d’un sable plutôt caillouteux.
L’agrave en moins, il aurait pu prendre le temps de tirer sur le second mobil mais, sur le moment, il lui sembla que courir vers les arbres était un meilleur choix. Il les atteignit légèrement avant la première rafale, ne s’arrêta pas et s’enfonça dans les taillis en s’efforçant de rester près du lac. Autour, la forêt souffrait le martyre des lasers tandis que des dizaines de petits animaux découvraient la mort par le sonic.
D’être resté près de la berge le sauva. Les tireurs de l’agrave, persuadés qu’il foncerait droit devant, arrosaient sa première ligne de fuite. Malheureusement, à un moment ou un autre, ils cesseraient ce massacre aveugle pour user de leurs thermographes, puis du sonic…
« Grouille-toi, Miss Agrégat implora-t-il mentalement. (Puis il se secoua :) Deen, nom de Dieu ! Fais comme si tu étais seul ! »
Seul, cela signifiait déjouer les détecteurs thermiques, donc s’immerger dans le lac. Il courut encore quelques dizaines de mètres et trouva ce qu’il cherchait : une langue d’eau qui s’insinuait sous la frondaison pleureuse de quelques arbres et croupissait comme un marigot. Un demi-kilomètre au nord de sa position, l’agrave de la Police d’État s’était immobilisé, prenant un peu d’altitude. Deen aurait aimé posséder les branchies d’Elyia mais, à défaut, il se glissa jusqu’au coude de la berge qui lui masquait le ponton et ne laissa dépasser que le front, les yeux et le nez. Il n’était pas invisible pour les thermographes, seulement méconnaissable, mais cela devrait suffire parce que, de toute façon, il ne pouvait pas faire mieux.
À la verticale de l’agrave, il avait aperçu trois hommes debout et une silhouette coincée dans le nez écrasé du mobil qui le suivait. Son propre mobil, à cheval sur le ponton, était planté dans l’arrière du véhicule gris émergeant du lac. Le Lémain était invisible. Difficile, à cette distance, d’avoir des certitudes, mais l’un des survivants maintenait quelque chose devant sa bouche – ce devait être un com – et, à l’instar des autres, portait un fusil à la main. Leur attitude supposait qu’ils ne craignaient pas un retour en force de leur proie : ils étaient franchement à découvert.
Cinq cents mètres ! Deen pouvait tirer une fois et en toucher un, sans garantie de l’occire. Les autres ne lui laisseraient aucune chance. Idem pour l’agrave, son seul point névralgique était le générateur, sous la carlingue, à l’abri de son angle de visée. Et l’appareil pivotait doucement vers lui sans offrir son ventre d’Achille à sa ligne de mire. Dans quelques secondes, l’inspecteur Chad allait savoir s’il était réellement à l’abri.
***
Elyia avait eu le temps d’applaudir à l’astuce de Deen, mais pas celui d’intervenir. En fait, il s’agissait plus d’un problème de terrain que de chronométrage. Trouver un angle d’approche qui la préserve le plus longtemps possible du radar ennemi et l’atteindre exigèrent un maximum de précautions et de calculs. Quand elle fut prête, Deen était entre elle et l’agrave P.E, à deux degrés de ses détecteurs thermiques. Son propre appareil était au ras de l’eau, derrière le premier coude du lac. Elle le lança à pleine puissance, regrettant amèrement qu’il ne soit pas armé.
Son agrave était un agréable compromis entre la machine sportive et l’objet luxueux. Il possédait un générateur d’excellent rendement et avait la forme d’une raie manta. Quand elle l’inclina pour franchir le coude, son aile gauche s’appuya fortement sur l’eau, arrosant en gerbe la dérisoire cachette de l’inspecteur Chad. À défaut d’être discret, cela le préserva momentanément du thermographe.
Sur le ponton, les trois tueurs la repérèrent et ouvrirent le feu bien avant que l’autre appareil n’esquisse un mouvement. Elle redressa violemment sa course en arrivant sur lui, tira le manche à fond vers elle dans un immelmann parfait et le frappa du bout du ventre pendant que l’agrave se retournait. Sous le choc, l’engin ennemi fut propulsé en tournoyant vers la forêt, effleurant plusieurs arbres avant de récupérer son assiette.
— Manqué ! souffla Elyia. À mon tour maintenant !
L’agrave P.E. plongeait déjà derrière elle, toutes armes crachant, slalomant comme elle slalomait pour l’intercepter d’un de ses faisceaux. Elle l’attira vers le lac, si près de la surface qu’elle eut juste à la frapper de la queue pour expédier une tonne d’eau sur son pare-brise et entamer un tonneau très court, qu’elle avait l’intention d’achever sur lui. Mais, soit par chance soit par méfiance, le pilote de l’appareil P.E. était sorti de la vague par la gauche plutôt que vers le haut, et elle le manqua de dix mètres. La manœuvre suivante confirma qu’elle n’avait pas affaire à un novice.
Elle releva le museau de l’agrave, cassa brusquement son angle d’attaque de quatre-vingt-dix degrés et vira sur l’aile droite, rasant la frondaison de la forêt en prenant un quart de tour pour pénétrer entre les arbres sur le dos, couper le générateur, battre des deux ailes pour raser les troncs et inverser la propulsion afin d’effectuer un mouvement élastique qui la propulsa en tonneau inversé au-dessus de la forêt.
Personne ne pouvait réussir cette manœuvre à cette vitesse sans s’évanouir. Le poursuivant s’en tira par un pari extrême, s’éjectant littéralement des arbres en traversant les branches qui le surplombaient. La carlingue encaissa les chocs, mais Elyia redoubla sa frayeur en le frôlant à plus de mille kilomètres-heure.
Il enquilla son sillage, d’abord en chandelle, puis en piqué. Elyia dut attendre d’être à vingt mètres des arbres pour se remettre à l’horizontale, accélérer à fond en ligne droite, et casser son pare-brise pendant qu’elle rétro-freinait à mort. C’était une feinte inhabituelle, mais il y répondit parfaitement, cambrant son appareil pour passer juste au-dessus d’elle.
Elle tira une seule fois avec son laser de poing. Le générateur de l’agrave P.E. explosa. Trop près.
***
Deen était sorti de l’eau dès l’apparition d’Elyia. Il profita du combat aérien pour foncer vers l’autre extrémité du lac, toujours le plus près possible de la berge. À plusieurs reprises, il s’arrêta pour reprendre son souffle et s’émerveiller de l’audace de Miss Agrégat. À sa dernière pause, il assista à l’explosion de l’appareil ennemi et à la chute de sa destructrice vers la forêt, à deux ou trois kilomètres devant lui. Tout de suite, Deen comprit qu’Elyia ne parviendrait pas à redresser son agrave, il la suivit des yeux deux secondes puis le feuillage la lui cacha. Le temps d’une respiration retenue et le choc se faisait entendre, suivi d’une autre explosion.
— Non ! hurla-t-il.
Mais il était trop tard.